Dorville. — Dolle/.                           271
D ORVILLE, acteur des Grands-Danseurs du Roi en 1772, 1773 et -774- -- jouait les pères.
(Almanach! forains, 1773, -77J.)
D OTTEL (Laurence), née vers., i 77 5, actrice du spectacle des Petits-Comédiens de S. A. le comte de Beaujolais, en 1789.
L'an 1789, le jeudi 24 feptembre au matin, en l'hôtel ct par-devant nous Adrien-Louis Carré, etc., efl comparue Marie-Jeanne Delamayrie, veuve de Thomas-Ignace Dottel, maître cordonnier à Paris, y demeurante rue Saint-Honoré, maifon du fleur Parifot, perruquier, paroilTe Saint-Roch : Laquelle nous a rendu plainte contre un particulier connu au théâtre des Beaujolois fous le nom de Blainville, chanteur dans les couliffes, de ce qu'hier matin vers les midi, tandis qu'on faifoit répétition, ledit Blainville, de propos déli­béré et en fureur, vint trouver la fille de la comparante, nommée Laurence Dottel, âgée de 14 ans, pour la maltraiter; qu'il l'a fuivie jufque dans une loge où il l'a renverfée, la tenant les pieds en l'air en la frappant fur le corps et le derrière avec brutalité et lui cognant la tête au point qu'elle n'a pu refter ct qu'elle a été obligée de fe retirer et fe coucher ^ qu'en ce moment elle eft dans fon lit foùffrante de tout le corps et de la tête des coups qu'elle a reçus ; qu'elle a eu deux boudes d'oreilles d'or brifées des traitemens dudit Blain­ville ; que cette conduite dudit Blainville à fon égard, qu'elle ne fait à quoi attribuer, l'empêche de pouvoir remplir fés devoirs de danfeufe au fpectacle defdits Beaujolois, et comme elle a intérêt d'avoir raifon de l'injure et des mauvais traitemens dudit Blainville, la comparante s'eft déterminée à fe re­tirer par-devers nous pour nous rendre plainte (1).
Signé : Lamaïrie.
(Archives des Comm., n° 567.)
(1) Cc Blainville avait une 611c, actrice dc ce spectacle, qui s'était disputée avec la petite Dottel ; elles avaient échangé quelques propos piquants et Blainville prit parti pour sa fille ; ce qu'il mani­festa cn donnant plusieurs soufflets i la petite Dottel ct cn lui administrant le fouet par-dessus son caleçon. Les. témoins qui déposèrent de ces faits furent : 1- Louise Richer, agée dc 14 ans et demi, attachee au théâtre des Variétés comme danseuse, demeurant rue Traversière-Saint-Ho-noré, au petit hôtel de la Barre; 2° Jean-Baptiste Garrochot, âge de 13 ans et demi, danseur au spectacle des Beaujolais, demeurant rue des Prouvaires ; 30 Louis-François Boisgirard, âgé dc 16 ans ct demi, attache au spectacle des Beaujolais, demeurant rue dc Provence ,-40 Maric-Èl-sa-beth Guillain, âgée dc 13 ans, danseuse au théâtre des Beaujolais, demeurant enclos du Temple, chez son père, bijoutier ; 50 Jacques Tabraize, âge de17 ans, danseur au spectacle des Beaujolais, demeurant chez sa mére, rue du'Bouloi ; 6° Sophie Tabraize, âgée de 12 ans, danseuse au théâtre des Beaujolais.